2014 / Jörg Langhans

Jörg Langhans
"La vie est un songe"

23 janvier - 22 février


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Présentation de l'exposition

Marie Hélène de la Forest Divonne est heureuse d’annoncer la première exposition de Jörg Langhans à la Galerie Vieille du Temple, intitulée «La Vie est un songe» - d’après le titre de la pièce de théâtre de Pedro Calderon.

Jörg Langhans est né à Bonn, en Allemagne en 1966. Il s’installe à Paris en 1984, c’est là que l’urgence de peindre le saisit et qu’il s’inscrit aux Beaux Arts de Paris. À la suite d’une série d’autoportraits en 1993, il aboutit à une vision fragmentaire du visage dont l’œil et la bouche deviennent des éléments récurrents dans son œuvre. «Le tableau, pour moi, est devenu à partir de ce moment, l’espace symbolique d’une unité rêvée». Chez Jörg Langhans, «Nulle description du monde, mais une façon d’être au monde». Le paysage apparaît en 1998 dans sa peinture qui s’en trouve revitalisée. Dans un souci de réunification symbolique, Jörg Langhans travaille des autoportraits où les éléments végétaux et organiques, symboles du cycle universel, se mêlent au corps humain.

La série des Ecorces commencée en 2008, et qui sera exposée à la Galerie Vieille du Temple, est une métaphore de cette réunification. Il y a six ans, pendant une promenade en forêt, Jörg Langhans découvre des bouleaux déracinés et leurs écorces jonchées sur le sol : «La blancheur de ces écorces était aussi lumineuse que désolante». Irrémédiablement attiré par le paradoxe de cette peau abandonnée par son corps, Langhans peuple son atelier de ces sculptures énigmatiques.

  Les œuvres exposées, mystiques et violentes à la fois, représentent ces sculptures d’écorces de bouleau, flottantes les unes contre les autres au sein de compositions carrées. Ces papiers et ces huiles sur toile ou sur bois de formats variés, sont une allusion au carré blanc sur fond noir, peut être même un hommage à Malevitch. L’écorce de bouleau, preuve de l'absence d'une forme qui la portait jadis, fait aussi penser à une peau meurtrie.

Langhans parle de manière détournée, des «désastres de la guerre», référence à Goya, mais surtout manière pour l’artiste de peindre le vide, l’oubli et l’anéantissement. Les écorces viennent aussi rappeler que le tableau n’est que surface, qui figure le passé de celui qui l’a peint. Qu’il soit surface de mémoire comme pour le livre ou éphémère et vouée à la putréfaction comme les fleurs et les vanités, - autant d’éléments récurrents dans son travail - le tableau devient ici une surface chargée, vivante, une surface qui est matière de songe, de désir, et de désillusion aussi… L’écorce est à la fois métaphore de la peau, de la surface, et finalement de la peinture elle même. Comme si tout ne faisait qu’un. Rêve fou, qui dans ce monde de songes, devient réalité, le temps d’une exposition.

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